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LIVRE I. 11

sait-il, cette vitesse si vantée ? où sont donc tes pieds agiles ? » Il parlait encore, lorsque soudain un épervier le saisit et le tue malgré ses plaintes et ses cris. Le Lièvre eut, en mourant, la consolation de lui dire : « Toi qui naguère te croyais en sûreté, et riais de mon malheur, tu déplores aussi ta triste destinée. »

FABLE X
LE LOUP ET LE RENARD JUGÉS PAR LE SINGE

Quiconque s’est fait connaître par de honteux mensonges perd toute créance lors même qu’il dit la vérité. Ésope le prouve dans cette petite fable.

Un Loup accusait un Renard de l’avoir volé ; le Renard soutenait qu’il était étranger à une aussi méchante action : le Singe alors fut appelé pour juger leur querelle. Lorsque chacun eut plaidé sa cause, on rapporte que le Singe prononça cette sentence : « Toi, tu ne me parais pas avoir perdu ce que tu réclames ; toi, je te crois coupable du vol que tu nies si bien. »