Page:Philarète Drozdov - Entretiens d'un sceptique et d'un croyant sur l'orthodoxie de l'Eglise orientale.djvu/103

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C. — Et je n’ai pas besoin non plus de le contester. Mais je vous ai déjà expliqué qu’un premier parmi d’autres n’est pas encore pour cela le chef de tous. En outre, il faut bien remarquer que l’apôtre Paul accorde à trois apôtres la préférence sur les autres, et non pas à Pierre seul : « Jacques et Céphas (Pierre) et Jean, dit-il, sont regardés comme des colonnes[1]. » À la vérité, les deux derniers apôtres ont été honorés d’une intimité particulière avec Jésus-Christ : il les avait choisis pour être témoins de sa glorieuse transfiguration sur le Thabor[2], et de ses pénibles souffrances dans le jardin de Gethsemani[3]. Et quant à saint Jacques, il avait joui d’une considération distinguée comme frère du Seigneur et comme préposé de l’Église de Sion, « la mère de toutes les Églises[4]. » Mais, malgré tout cela, l’apôtre Paul se croyait égal à ces colonnes de l’Église : « J’estime, dit-il, que je n’ai été en rien inférieur aux plus excellents apôtres[5]. » Quant à Pierre, Paul l’a même repris une fois d’une conduite répréhensible : « Lorsque Pierre fut arrivé à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il méritait d’être repris[6]. »

S. — Quoi qu’il en soit, l’évêque de Rome est déjà assez grand si même il n’est que le successeur de Pierre.

C. — Examinons si l’évêque de Rome est le successeur de Pierre, et en quel sens l’évêque de Rome est apôtre.

  1. Galat., ii, 9.
  2. Matth., xvii, 1.
  3. Matth., xxxi, 37.
  4. Liturg. Jacob.
  5. II Corinth., xi, 5.
  6. Galat., ii, 11.