Page:Philarète Drozdov - Entretiens d'un sceptique et d'un croyant sur l'orthodoxie de l'Eglise orientale.djvu/111

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S. — Y a-t-il des canons là-dessus ?

C. — Le premier canon des apôtres porte : « Que l’évêque soit sacré par deux ou trois évêques. » Les canons des conciles ordonnent qu’à l’élection d’un évêque participent les évêques de toute la province, mais en cas de besoin trois évêques, du consentement des autres[1]. C’est de la même manière que se traitaient, dans les temps anciens, d’autres affaires ecclésiastiques plus importantes, et c’est dans ce but que le trente-septième canon des apôtres prescrit : « Que deux fois par an ait lieu un synode des évêques ». Le premier concile œcuménique confirma cette prescription[2]. Mais le sixième concile général, ayant observé que des réunions aussi fréquentes des évêques étaient incommodes et onéreuses pour eux, ordonna de « tenir des synodes une fois par an[3] ». En attendant, la plus grande partie des affaires qui, dans les temps anciens, étaient réservées aux synodes, passèrent aux patriarches et aux évêques métropolitains.

S. — Ainsi l’Église russe, par l’établissement du synode, s’est rapprochée encore plus de l’ancienne forme du gouvernement ecclésiastique, et ne s’en est pas éloignée ?

C. — Parfaitement vrai. Seulement, vu la grande étendue de l’Église russe et la manière actuelle de gérer les affaires, il n’était pas possible en Russie que le synode eût lieu une ou deux fois par an, mais il était nécessaire qu’il siégeât toujours. C’est pourquoi on établit un synode permanent.

  1. Conc. de Nic., can. 4. Carth., can. 13. Antioch., can. 19.
  2. Can. 5.
  3. Can. 8.