Page:Philarète Drozdov - Entretiens d'un sceptique et d'un croyant sur l'orthodoxie de l'Eglise orientale.djvu/23

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dant vous n’ignorez pas sans doute que, pour la recouvrer, il ne vous faut point un nouveau baptême.

S. — Je le sais.

C. — Puisqu’il ne vous faut pas un autre baptême, ne pouvez-vous pas croire que la grâce du baptême ne vous a pas complétement abandonné ?

S. — Je peux le croire, mais j’aime mieux penser que je peux regagner cette grâce par les autres sacrements, par exemple par la pénitence, que l’Église appelle aussi le second baptême.

C. — Mais quand le baptême ne vous aurait pas été conféré, alors ce sacrement et celui de la pénitence vous auraient été nécessaires ; tandis que maintenant vous avez besoin de la pénitence, et non plus du baptême. Cela prouve que dans le sacrement de baptême vous avez acquis quelque chose qu’on n’a pas besoin d’acquérir une seconde fois.

S. — C’est peut-être que, depuis le moment de mon baptême, je suis enté au corps de Jésus-Christ ; j’en suis toujours membre, bien qu’un membre malade, peut-être même à demi mort.

C. — Il me semble aussi que par cette supposition seule on peut s’expliquer pourquoi on ne renouvelle pas le baptême. De même que le membre d’un corps physique ne cesse de lui appartenir que lorsqu’il est définitivement coupé ou complétement mort, de même l’homme revêtu du Christ par le baptême ne cesse d’être membre de son corps que lorsqu’il a abjuré l’Église chrétienne ou est devenu la proie de la mort éternelle.

S. — J’en conviens.

C. — Vous avez pu voir et apprécier l’importance et la force du sacrement de baptême qui vous a été conféré