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saint synode que dans l’Église romaine aussi soit inviolablement observé le canon (le soixante-quatrième canon des Apôtres) qui dit : « Si un ecclésiastique se trouve faire jeûne le saint jour du Seigneur ou le samedi, excepté un seul (le samedi saint), qu’il soit destitué ; si c’est un laïque, qu’il soit excommunié ! »

Mais quoique ces canons, comme je l’ai déjà dit, eussent été confirmés par les quatre patriarches et par les légats du pape et du concile de Rome, l’Église romaine ne s’y soumit pas et ne s’y est pas soumise jusqu’ici. Ainsi les semences de la division jetées par Phocas et Boniface germaient déjà au concile in Trullo.

Voyons maintenant ce qu’a fait Photius ou plutôt ce qui lui est arrivé.

L’auteur français que je viens de citer dit de Photius ce qui suit[1] :

« Il était de haute origine et de profondes connaissances. Ses mérites furent cause qu’en 857, de laïque qu’il était, il fut élu comme successeur d’Ignace, patriarche de Constantinople, que l’empereur Michel avait expulsé, mais dont la destitution n’était pas considérée comme conforme aux canons. Photius passa en six jours tous les grades ecclésiastiques : le premier jour, il fut fait moine ; le second, lecteur ; le troisième, sous-diacre ; le quatrième, diacre ; le cinquième, prêtre, et, le sixième, il fut sacré patriarche de Constantinople. Bientôt après son avénement au trône pontifical, il présida le concile qui déposa Ignace.

« Dans la suite, les papes regardèrent l’ordination de Photius comme illégitime ; mais elle pouvait être

  1. Dictionnaire raisonné, au mot Photius.