Page:Philarète Drozdov - Entretiens d'un sceptique et d'un croyant sur l'orthodoxie de l'Eglise orientale.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Christ lui-même étant la pierre de l’angle[1], » — « personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui a été posé et qui est Jésus-Christ[2]. »

S. — Pourquoi donc est-ce à Pierre qu’il est dit : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle » ?

C. — Parce que, sur la question adressée par Jésus-Christ aux apôtres : « Et vous, que dites-vous que je suis ? » — Pierre a devancé les autres par une confession décidée de Jésus-Christ comme Fils de Dieu : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant[3]. »

S. — Comment faut-il, à votre avis, comprendre les mots : « Sur cette pierre je bâtirai mon Église » ?

C. — Augustin les explique ainsi : « Tu es Pierre, dit le Christ, et sur cette pierre que tu as confessée, sur cette pierre que tu as appris à connaître quand tu confessais : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, » — je bâtirai mon Église. C’est sur moi que je te bâtirai, toi, et non sur toi que je me bâtirai, moi, c’est-à-dire mon corps, mon Église. Car ce sont ceux qui voulaient bâtir les hommes sur le fondement des hommes, qui disaient : « Pour moi, je suis disciple de Paul ; et moi, je suis d’Apollo ; et moi, de Céphas, c’est-à-dire de Pierre. » (I Corinth. i, 12)[4].

Par cette explication du bienheureux Augustin vous voyez que :

1° La pierre sur laquelle l’Église est bâtie n’est point l’apôtre Pierre, mais sa ferme confession de Jésus-Christ et le Christ lui-même.

  1. Éphes., ii, 20.
  2. I Corinth., iii, 11.
  3. Matth., xvi, 16.
  4. Serm. 13 De verb. et Retract., lib. 1, cap. 21.