Page:Philippe - Les poetes de la Savoie.djvu/153

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Non, batelier, ici n’agite plus ta rame ;
Oh ! laisse-moi jouir de ce calme enchanteur !
Pour la première fois il pénètre mon âme
Comme un souvenir de bonheur !
Le zéphyr seul guidera ma nacelle,
L’air est si pur ! et la nuit est si belle !

Salut, rocher de Châtillon !
Retraite où j’ai connu le plus aimable sage ;
Que ne puis-je, voguant vers ton heureux rivage,
Tracer sur ce beau lac un rapide sillon !
J’aiderais le zéphyr à guider ma nacelle,
L’air est si pur ! et la nuit est si belle !

Salut encore à toi, fontaine merveilleuse !
Oracle de fidélité !
Dans ta roche mystérieuse
Je ne dois plus te voir couler en liberté !
Loin de tes bords zéphyr emporte ma nacelle.
L’air est si pur ! et la nuit est si belle !

(Le Luth des Alpes.)