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Ce que j’aime par-dessus tout, c’est mon confort. J’ai du bordeaux à la cave. Je n’ai pas pensé d’en faire monter. Veux-tu en boire ? La bonne ira.

— Mais non, maman.

— Hein ! c’est drôle de se retrouver comme ça après si longtemps et de s’appeler : ma fille… maman… Tu prendras ton café et ensuite tu prendras un peu de liqueur.

Et, vers la fin, comme elles étaient bien assises et qu’un bon souvenir, celui du repas, les unissait comme deux amies :

— Raconte-moi tes amours, dit la mère.

— Mais oui, j’ai eu des amours.

Eh bien, raconte-les moi ! C’est vrai que je veux être ta mère, mais je veux aussi être ta camarade.

— Eh bien, maman, c’est toujours drôle : j’ai deux amants.

— Mâtine !

— Seulement je ne les ai pas eus en même temps.

— Comme tu y vas, toi ! Je m’en doute que tu as eu tes deux amants chacun son tour.

— Maman, c’est que c’est bien triste.