Page:Philostrate - Apollonius de Tyane, sa vie, ses voyages, ses prodiges, 1862.djvu/83

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le temps ferait pousser les arbres, et qu’ils formeraient un couvert comme il en existe un, assez épais pour que ni la pluie ni le vent ne pussent le percer. Là on voit des serpettes, des corbeilles, des pressoirs et tout l’attirail des pressoirs : tous ces instruments sont en or ou en argent, ils sont consacrés à Bacchus comme dieu des vendanges. La statue représente un jeune Indien, elle est en pierre blanche. Lorsqu’il célèbre ses orgies et qu’il ébranle le Nysa, toutes les peuplades de la montagne l’entendent et prennent part à ses transports.

IX. Sur ce Bacchus les Grecs ne s’entendent pas avec les Indiens, ni les Indiens entre eux. Nous disons que Bacchus le Thébain vint dans l’Inde faisant la guerre et célébrant des orgies : entre autres preuves que nous donnons de ce fait, nous invoquons l’offrande déposée à Delphes et conservée dans le trésor de ce temple ; c’est un disque d’or indien avec cette inscription :


BACCHUS FILS DE SÉMÉLÉ ET DE JUPITER
DE RETOUR DE L’INDE
À APOLLON DE DELPHES.


Les Indiens du Caucase et du fleuve Copbène affirment que Bacchus vint d’Assyrie, et qu’il savait toute l’histoire du Thébain ; ceux qui occupent le pays compris entre l’Indus et l’Hydraote, et toutes les contrées qui s’étendent au delà jusqu’au Gange, disent que Bacchus était fils du fleuve Indus, que le Thébain fut son élève et que c’est de lui qu’il apprit à se servir du thyrse et à célébrer des orgies ; ils ajoutent que ce dernier se disait fils de Jupiter, qu’il prétendait avoir été gardé vivant dans la cuisse de son père pendant tout le temps que dure ordinairement la gestation, et avoir