La syllabe peut se terminer par une ouverture complète, par une consonne ou par un groupe de consonnes d’ouverture et de sonorité décroissantes (cf. § 217 sq.) ; les règles qui viennent d’être résumées concernant la frontière syllabique expliquent que la proportion des syllabes fermées soit considérable : un relevé portant sur 500 syllabes d’un texte de folklore m’a donné 44 syllabes pour 100 finissant par une consonne. Ces chiffres ne tiennent pas compte des cas où une voyelle svarabhaktique encore réduite a amorcé le développement d’une nouvelle syllabe. Il va de soi que dans ce cas la dissociation du groupe a pour effet d’ouvrir la syllabe précédente : la tendance générale du parler est donc de diminuer le nombre des syllabes fermées.
§ 256. Malgré cela le trait le plus frappant qu’offre la constitution de la syllabe est l’absence d’un type normal ; tandis que (d’après M. de Groot, B. S. L., XXVII, p. 24) le latin de Caton offre une proportion de 91 syllabes pour 100 commençant par une consonne, de 62 pour 100 finissant par une voyelle, tandis qu’en français l’on a 95 syllabes pour 100 commençant par une consonne, 88 pour 100 finissant par une voyelle, dans notre parler la proportion est, approximativement (dans la mesure où des relevés très restreints donnent une indication exacte), 72 syllabes pour 100 commençant par une consonne, et seulement 56 pour 100 finissant par une voyelle. Des différents types de syllabes possibles représentés par ɑ:rd (árd) « haut » ; grɑ: (grádh) « amour » ; kʹαrt (ceart) « droit » ; e: (é) « lui », il n’en est donc aucun qui prédomine considérablement.
§ 257. Accent syllabique :
La partie vocalique de la syllabe peut être constituée par une voyelle longue ou brève, de timbre uni ou comportant un glide, ou par une diphtongue.
Lorsqu’on a une voyelle, il ne se pose pas de question au point de vue de l’accent : le maximum d’énergie articulatoire concorde obligatoirement avec le maximum d’ouverture.
Il n’en va pas de même lorsqu’on a une diphtongue : nous avons