§ 283. Le mot peut commencer par une consonne, par un groupe de consonnes ou par une voyelle.
La consonne ou le groupe de consonnes sont toujours explosifs, même dans le corps de la phrase, la syllabation n’étant pas modifiée par le sandhi (§ 294).
Il existe certaines limitations quant à la nature des consonnes qui peuvent se présenter à l’initiale non modifiée du mot ; comme les formes à initiale modifiée se rencontrent actuellement en dehors du sandhi, ces limitations, qui intéressent la morphologie ou le vocabulaire, n’intéressent plus la phonétique, et seront ici laissées de côté.
On a vu (§ 252) qu’il ne peut y avoir de groupes explosifs qu’à l’initiale, tout groupe médian étant implosivo-explosif. Or certains groupes sont dissociés, sauf lorsqu’ils sont explosifs (chap. iii). Il en résulte que ces groupes ne peuvent se rencontrer qu’à l’initiale du mot : c’est le cas, par exemple, dès à présent, de h + liquide ou nasale et d’occlusive + nasale ; cela tend à devenir, avec le développement de la voyelle svarabhaktique (chap. iii), le cas de presque tous les groupes d’ouverture et de sonorité croissantes ; l’opposition de gnʹi:ᵊv (gníomh) « action » à agʹɩnʹɩ (aigne) « esprit » ; hrɑ:ⁱgʹ (thráigh) « se retira (en parlant du flux) », à kɑhərəχ (cathrach), gén. de kahɩrʹ (cathair) « ville » ; de χrɑ:ⁱʃ (chrádhais) « tu contrarias », à ɑχərən (achrann) « confusion » ; l’impossibilité, en revanche, de formes comme *αgʹnʹɩ,*kɑhrəχ, *ɑχrən, témoignent du fait que l’initiale du mot est une place privilégiée qui peut présenter des combinaisons phonétiques éliminées par le langage à