§ 291. Pour les phénomènes d’assimilation et de différenciation entre phonèmes en contact (groupes consonantiques ou diphtongues), cf. chap. ii et § 207.
Le parler présente quelques alternances provenant de dissimilations régressives. On a ainsi :
mɑdərᴜ·ə (madraruadh) « renard » ; de mɑdᵊrə (madra) « chien », et rᴜ·ə (ruadh) « rouge ».
kᴀᴜnrɑ̃:n à côté de krᴀᴜnrɑ̃:n (crannrán) « se disputer ».
bʹrʹᴇnʹɩhɩ (breithnighthe), pour *bʹrʹᴇnʹhɩhɩ, part. de bʹrʹᴇnʹhi:m (breithnighim) « je juge » ; cf. kʹαnəhə (ceannuighthe) de kʹαnɩ:mʹ (ceannuighim) « j’achète ».
dʹe:r dʲɑ:rɩvʹ, de dʹrʹe:rʹ, dərʹe:rʹ (do réir) « d’après », et dʲɑ:rəv (deallramh) « apparence ». Sans doute aussi faut-il tenir compte de l’influence de l’r de dʲɑ:rəv.
Dans ɛr lʹᴇhɩrʹɩgʹ ou ɛr lʹᴇhɩlʹɩgʹ (ar leithiligh) « à l’écart », le premier l a dissimilé le second. Sans doute cela s’explique-t-il par la résistance de l’initiale. De même lɔχrənəχ (Lochrannach) « Norvégien », entendu pour lɔχlənəχ.
§ 292. Certains flottements dans le consonantisme des mots (intéressant des liquides ou des nasales) ne s’expliquent pas par dissimilation :