peine réalisée et il s’en faudrait de très peu qu’elle cessât d’être complète. La sonorité est, en général, complète. La nasalisation commence d’ordinaire sensiblement avant l’implosion et se prolonge le plus souvent un temps appréciable après l’explosion. L’articulation est sensiblement plus énergique et la nasalisation plus forte en position initiale qu’en position médiane ou finale.
bo꞉ (bó) « vache ». | mo꞉ (mó) « plus grand ». |
bʹi꞉nʹ (binn) « mélodieux ». | mʹi꞉nʹ (mín) « doux ». |
dɑ꞉ (dá) « si ». | nɑ꞉ (ná) négation de l’impératif. |
dʹi꞉lʹ (d’fhíll) « tourna ». | nʹi꞉lʹ (níl) « n’est pas ». |
Ce genre d’opposition, assez rare dans le vocabulaire, est des plus répandus en morphologie, où jouent un rôle essentiel des alternances commes celle qui opposent : ə bo꞉ (a bó) « sa vache (à elle) » à ə mo꞉ (a mbó) « leur vache », ə gno꞉ « son affaire » à ə ŋno꞉ (a ngnó) « leur affaire ».
§ 13. Vélaires. — Les labiales vélaires sont articulées avec les lèvres légèrement avancées, quoique non arrondies. La vélarisation est des plus nettes. Devant voyelle d’avant ou mixte d’avant on entend nettement après l’explosion un glide velaire w (cf. 2e partie, chap. 1, ii). Devant voyelle d’arrière ou mixte d’arrière la qualité vélaire de l’occlusive est encore nette, mais sans glide audible.
p est une occlusive labiale sourde, forte, aspirée, vélaire ; quand p est suivi du glide w, celui-ci est sourd, du fait de l’aspiration qui suit le p.