Il existe une forme nasalisée ṽʹ qui apparaît lorsque vʹ représente un ancien mʹ devenu spirant. Cette forme n’est au reste pas générale et n’apparaît que chez des sujets âgés.
Même chez les sujets où vʹ provenant de mʹ devenu spirant n’est pas nasal, la voyelle précédente et parfois la voyelle suivante sont plus ou moins fortement nasalisées (cf. § 127).
§ 59. vʹᴇʃtʹɩ (veiste) « veste » ; ɛr ɩ vʹì꞉ar (ar an bhféar) « sur l’herbe » ; de fʹì꞉ar (féar) « herbe » ; ɩ vʹì꞉atfɑ꞉ (an bféadfá ?) « est-ce que tu pourrais ? » ; do vʹẽ꞉rʹəntə (do mhéireanta) « tes doigts » ; ɑnəvʹä̃λⁱrʹ ou ɑnəṽʹä̃λⁱrʹ (ana-mheabhair) « vive intelligence » ; ɩ vʹikʲ o꞉ (a mhic ó !) « jeune homme ! » (en général non nasalisé) ; mavʹrʹo꞉ⁱtʹɩ (mabhreóite) « maladif ».
i꞉vʹɩnʹ (aoibhin) « délicieux » ; i꞉vʹnʹəs (aoibhneas) « délice » ; lʹinʹɩvʹi꞉nʹ (leinbhín) « petit enfant » ; anʹɩvʹĩ꞉ ou anʹɩṽʹĩ꞉ (ainmhidhe) « animal » ; sɛvʹɩrʹ (saidhbhir) « riche ».
ganʹɩvʹ (gainimh), dat. de ganʲəv (gaineamh) « sable » ; nʹivʹ (nimh) « poison » ; oꞏ çiꞏɛnʹivʹ (ó chiainibh) « depuis un moment » ; nʹi꞉ rɛvʹ ʃeꞏ (ní raibh sé) « il n’était pas » ; ʃlʹe꞉vʹ (sleibh), dat. de ʃlʹiꞏəv (sliabh) « montagne » ; əgʷɩvʹ (agaibh) « à vous » ; lʹivʹ (libh) « avec vous ».
§ 60. Vélaires. — Articulées avec la partie postérieure du dos de la langue, rapprochée du voile du palais ; les deux spirantes vélaires du parler correspondent assez bien respectivement au son ach et au ‑g- intervocalique de l’allemand. Cependant, dans notre parler, le canal par où passe l’air est plus large, la friction moindre, et la spirante se rapproche davantage d’un simple souffle.
Devant les voyelles d’avant ou mixtes d’avant se développe après les spirantes vélaires un glide vélaire w.
La position des lèvres se règle sur celle des phonèmes environnants, avec cependant tendance à avoir les lèvres lâches, et non collées sur les dents, par opposition à ce qui se passe pour les