Page:Phonétique d'un parler irlandais de Kerry.pdf/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
31
Les spirantes

Il existe une forme nasalisée ṽʹ qui apparaît lorsque repré­sente un ancien devenu spirant. Cette forme n’est au reste pas générale et n’apparaît que chez des sujets âgés.

Même chez les sujets où provenant de devenu spirant n’est pas nasal, la voyelle précé­dente et parfois la voyelle suivante sont plus ou moins fortement nasa­lisées (cf. § 127).

§ 59. vʹᴇʃtʹɩ (veiste) « veste » ; ɛr ɩ vʹì꞉ar (ar an bhféar) « sur l’herbe » ; de fʹì꞉ar (féar) « herbe » ; ɩ vʹì꞉atfɑ꞉ (an bféadfá ?) « est-ce que tu pourrais ? » ; do vʹẽ꞉rʹəntə (do mhéir­eanta) « tes doigts » ; ɑnəvʹä̃λⁱrʹ ou ɑnəṽʹä̃λⁱrʹ (ana-mheabhair) « vive intel­ligence » ; ɩ vʹikʲ o꞉ (a mhic ó !) « jeune homme ! » (en général non nasalisé) ; mavʹrʹo꞉ⁱtʹɩ (mabh­reóite) « maladif ».

i꞉vʹɩnʹ (aoibhin) « délicieux » ; i꞉vʹnʹəs (aoibhneas) « délice » ; lʹinʹɩvʹi꞉nʹ (leinbhín) « petit enfant » ; anʹɩvʹĩ꞉ ou anʹɩṽʹĩ꞉ (ainmhidhe) « animal » ; sɛvʹɩrʹ (saidhbhir) « riche ».

ganʹɩvʹ (gainimh), dat. de ganʲəv (gaineamh) « sable » ; nʹivʹ (nimh) « poison » ; oꞏ çiꞏɛnʹivʹ (ó chiainibh) « depuis un moment » ; nʹi꞉ rɛvʹ ʃeꞏ (ní raibh sé) « il n’était pas » ; ʃlʹe꞉vʹ (sleibh), dat. de ʃlʹiꞏəv (sliabh) « montagne » ; əgʷɩvʹ (agaibh) « à vous » ; lʹivʹ (libh) « avec vous ».

Spirantes gutturales

§ 60. Vélaires. — Arti­culées avec la partie posté­rieure du dos de la langue, rappro­chée du voile du palais ; les deux spirantes vélaires du parler corres­pondent assez bien respec­tive­ment au son ach et au ‑g- inter­vocalique de l’allemand. Cependant, dans notre parler, le canal par où passe l’air est plus large, la friction moindre, et la spirante se rapproche davantage d’un simple souffle.

Devant les voyelles d’avant ou mixtes d’avant se développe après les spirantes vélaires un glide vélaire w.

La position des lèvres se règle sur celle des phonèmes environ­nants, avec cependant tendance à avoir les lèvres lâches, et non collées sur les dents, par oppo­sition à ce qui se passe pour les