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VOYELLES D’AVANT

les vieil­lards, jusqu’à une voyelle moyenne, moins fermée et moins haute cependant que l’é du français été ; un e꞉ particu­lière­ment fermé se rencontre, concurrem­ment à ì, comme premier élément de la diph­tongue notée ici ì꞉a (cf. § 207).

e꞉ se rencontre en toutes positions sauf après consonne vélaire. Devant consonne vélaire s’insère un glide ə.

bʹe꞉lʹɩ (béile) « repas » ; dʹe꞉ (Dé), gén. de dʹi꞉ɛ (Dia) « Dieu » ; dʹrʹe꞉mʹɩrʹɩ (dréimire) « échelle » ; fʹe꞉n (féin) « même » ; e꞉ (é) « lui » ; e꞉gʹɩnʹtʹ (éigin) « certain (indéf.) » ; gɑh e꞉nʹɩ (gach éinne) « chacun » ; e꞉nʹ (éin), gén. de ì꞉an (éan) « oiseau » ; glʹe꞉ (glé) « d’un blanc brillant » ; ɩnʹe꞉ (indé) « hier » ; krʹe꞉ (cré) « terre » ; lɑ꞉ fʹe꞉lʹɩ (lá féile) « jour de fête » ; mʹe꞉dʹ (méid) « quantité » ; ɑnərʹe꞉gʹ (anaréidh) « très uni », de rᴇ̈꞉gʹ (réidh) « uni » ; sg̬e꞉hi꞉nʹ (scéithín) « creux de l’estomac » ; ʃe꞉dʹɩmʹ (séidim) « je souffle » ; tʹrʹe꞉gʹɩmʹ (tréigim) « j’abandonne » ; bʷɪdʹe꞉ᵊl (buidéal) « bouteille » ; pɑ꞉ⁱpʹe꞉r (páipéar) « papier » ; tʹe꞉n (téigheann) « (il) va » ; lʹe꞉ᵊn (léigheann) « (il) lit ».

§ 143. Flottement entre e꞉ et ᴇ̈꞉ devant palatale, après h, s, r : ɛr fʹαg mo he꞉lʹ (ar feadh mo shaoghail) « toute ma vie », à côté du génitif non modifié sᴇ̈꞉lʹ (saoghail), de sᴇ̈ᵊl (saoghal) « vie » ; de même, mais non constam­ment, se꞉lʹ (saoghail) pour sᴇ̈꞉lʹ ; mais trᴇ̈꞉ʃ ən tᴇ̈꞉lʹ (tar éis an tsaoghail) « après tout » ; re꞉lʹhi꞉nʹ (réilthín) « étoile », à côté de rᴇ̈꞉lʹhʹi꞉nʹ.

§ 144.
(écrit ei)

représente communément une voyelle d’avant, de hauteur moyenne, mais large, compa­rable à la voyelle d’anglais let ; est suscep­tible de varier avec les individus, et selon la place dans le mot, depuis un e (cf. § 142), chez les sujets âgés, jusqu’à un son proche de ɛ, princi­pale­ment devant .

se rencontre en syllabe tonique entre consonnes palatales ou à l’initiale devant consonne palatale.

bʹᴇrʹɩmʹ (beirim) « je porte » ; klʹᴇh ou klʹeh (cleith) « dissimu­lation » ; dʹᴇrʹɩ (deire) « fin » ; nʹi꞉ᵊsɩ jᴇʃɩ (níosa dheise), compar. de αs (deas) « joli » ; dʹᴇfʹɩr (deithbhir) « hâte » ; ᴇtʹəl (eiteall)