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DES ALIMENTS.

tion, de tact et d’expérience pour nous présenter un chocolat qui soit sucré sans être fade, ferme sans être acerbe, aromatique sans être malsain, et lié sans être féculent.

Tels sont les chocolats de M. Debauve : ils doivent leur suprématie à un bon choix de matériaux, à une volonté ferme que rien d’inférieur ne sorte de sa manufacture, et au coup d’œil du maître qui embrasse tous les détails de la fabrication.

En suivant les lumières d’une saine doctrine, M. Debauve a cherché en outre à offrir à ses nombreux clients des médicaments agréables contre quelques tendances maladives.

Ainsi, aux personnes qui manquent d’embonpoint il offre le chocolat analeptique au salep ; à celles qui ont les nerfs délicats, le chocolat antispasmodique à la fleur d’oranger ; aux tempéraments susceptibles d’irritation, le chocolat au lait d’amandes ; à quoi il ajoutera sans doute le chocolat des affligés, ambré et dosé secundum artem.

Mais son principal mérite est surtout de nous offrir, à un prix modéré, un excellent chocolat usuel, où nous trouvons le matin un déjeuner suffisant ; qui nous délecte, à dîner, dans les crèmes, et nous réjouit encore, sur la fin de la soirée, dans les glaces, les croquettes et autres friandises de salon, sans compter la distraction agréable des pastilles et diablotins, avec ou sans devises.

Nous ne connaissons M. Debauve que par ses préparations, nous ne l’avons jamais vu ; mais nous savons qu’il contribue puissamment à affranchir la France du tribut qu’elle payait autrefois à l’Espagne, en ce qu’il fournit à Paris et aux provinces un chocolat dont la réputation croît sans cesse. Nous savons encore qu’il