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bouchées, et de la même manière dont il s’était rempli.

Le pylore est une espèce d’entonnoir charnu, qui sert de communication entre l’estomac et les intestins ; il est fait de manière à ce que les aliments ne puissent, du moins que difficilement, remonter. Ce viscère important est sujet quelquefois à s’obstruer ; et alors on meurt de faim, après de longues et effroyables douleurs.

L’intestin qui reçoit les aliments au sortir du pylore est le duodénum ; il a été ainsi nommé parce qu’il est long de douze doigts.

Le chyle arrivé dans le duodénum y reçoit une élaboration nouvelle, par le mélange de la bile et du suc pancréatique ; il perd la couleur grisâtre et acide qu’il avait auparavant, se colore en jaune et commence à contracter le fumet stercoral, qui va toujours en s’aggravant à mesure qu’il s’avance vers le rectum. Les divers principes qui se trouvent dans ce mélange agissent réciproquement les uns sur les autres : le chyle se prépare, et il doit y avoir formation de gaz analogues.

Le mouvement organique d’impulsion qui avait fait sortir le chyle de l’estomac continuant, le pousse vers les intestins grêles : là se dégage le chyle, qui est absorbé par les organes destinés à cet usage, et qui est porté vers le foie pour s’y mêler au sang, qu’il rafraîchit en réparant les pertes causées par l’absorption des organes vitaux et par exhalation transpiratoire.

Il est assez difficile d’expliquer comment le chyle, qui est une liqueur blanche et à peu près insipide et inodore, peut s’extraire d’une masse dont la couleur, l’odeur et le goût doivent être très-prononcés.

Quoi qu’il en soit, l’extraction du chyle paraît être ici le véritable but de la digestion, et aussitôt qu’il est