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Ces invitations, dont le motif était connu, finirent par devenir une distinction, et chacun s’empressa de les mériter.

Pendant que toutes ces choses se passaient, la jeune Herminie croissait et se développait sous les ombrages de la rue de Valois, et nous devons à nos lecteurs le portrait de la fille, comme partie intégrante de la biographie du père.

Mademoiselle Herminie de Borose est grande (5 pieds 1 pouce) et sa taille réunit la légèreté d’une nymphe à la grâce d’une déesse.

Fruit unique d’un mariage heureux, sa santé est parfaite, sa force physique remarquable ; elle ne craint ni la chaleur ni le hâle, et les plus longues promenades ne l’épouvantent pas.

De loin on la croirait brune, mais en y regardant de plus près on s’aperçoit que ses cheveux sont châtain foncé, ses cils noirs et ses yeux bleu d’azur.

La plupart de ses traits sont grecs, mais son nez est gaulois ; ce nez charmant fait un effet si gracieux, qu’un comité d’artistes, après en avoir délibéré pendant trois dîners, a décidé que ce type tout français est au moins aussi digne que tout autre d’être immortalisé par le pinceau, le ciseau et le burin.

Le pied de cette jeune fille est remarquablement petit et bien fait ; le professeur l’a tant louée et même cajolée à ce sujet, qu’au jour de l’an 1825, et avec l’approbation de son père, elle lui a fait cadeau d’un joli petit soulier de satin noir, qu’il montre aux élus, et dont il se sert pour prouver que l’extrême sociabilité agit sur les formes comme sur les personnes ; car il prétend qu’un petit pied tel que nous le recherchons maintenant, est le produit des soins et de la culture, ne se trouve presque jamais parmi les villageois, et indique