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DU GOÛT.

le plus saint de leurs devoirs en assurant la durée de l’espèce[1].

Tels sont les aperçus généraux et philosophiques que j’ai cru devoir offrir à mes lecteurs, pour les amener naturellement à l’examen plus spécial de l’organe du goût.


MÉDITATION II

DU GOÛT


définition du goût.

6. — Le goût est celui de nos sens qui nous met en relation avec les corps sapides, au moyen de la sensation qu’ils causent dans l’organe destiné à les apprécier.

Le goût, qui a pour excitateurs l’appétit, la faim et la soif, est la base de plusieurs opérations dont le résultat est que l’individu croît, se développe, se conserve et répare les pertes causées par les évaporations vitales.

Les corps organisés ne se nourrissent pas tous de la même manière ; l’auteur de la création, également varié dans ses méthodes et sûr dans ses effets, leur a assigné divers modes de conservation.

Les végétaux, qui se trouvent au bas de l’échelle des

  1. M. de Buffon a peint, avec tous les charmes de la plus brillante éloquence, les premiers moments de l’existence d’Ève. Appelé à traiter un sujet presque semblable, nous n’avons prétendu donner qu’un dessin au simple trait ; les lecteurs sauront bien y ajouter le coloris.