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son. — Il est vraiment très-gros, dit la dame en le lorgnant d’un air malin ; c’est dommage que cela ne ressemble à rien. »


Ce sont surtout les gens d’esprit qui tiennent la gourmandise à honneur : les autres ne sont pas capables d’une opération qui consiste dans une suite d’appréciations et de jugements.

Madame la comtesse de Genlis se vante, dans ses Mémoires, d’avoir appris à une Allemande qui l’avait bien reçue la manière d’apprêter jusqu’à sept plats délicieux.


C’est M. le comte de la Place qui a découvert une manière très-relevée d’accommoder les fraises, qui consiste à les mouiller avec le jus d’une orange douce (pomme des Hespérides).

Un autre savant a encore enchéri sur le premier, en y ajoutant le jaune de l’orange, qu’il enlève en la frottant avec un morceau de sucre ; et il prétend prouver, au moyen d’un lambeau échappé aux flammes qui détruisirent la bibliothèque d’Alexandrie, que c’est ainsi assaisonné que ce fruit était servi dans les banquets du mont Ida.


« Je n’ai pas grande idée de cet homme, disait le comte de M…… en parlant d’un candidat qui venait d’attraper une place ; il n’a jamais mangé de boudin à la Richelieu, et ne connaît pas les côtelettes à la Soubise. »