Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/153

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mander à ta porte si c’est M. Farine de Joyeuse-Garde que l’on vient voir.

— Je te remercie de la remarque, mon cher Paul ; c’est d’un ami de me l’adresser à moi-même ; un envieux la réserverait pour en enrichir quelque nouvelle biographie des contemporains ; oui, mon cher, j’ai imité Voltaire dont le père s’appelait Arouet. J’aurais pu, comme certains auteurs encore vivants, me décorer de la particule, et me faire une généalogie qui remonterait jusqu’à Triptolème ; j’en connais qui, sans façon aucune, se disent d’une noblesse gauloise antérieure à l’usurpation du roi Pharamond, lequel, par parenthèse, n’a jamais existé ; je me suis contenté de rester dans le vrai. Ne suis-je pas de Joyeuse-Garde ? Si quelques sots veulent me croire gentilhomme, grâces à ce titre, pourquoi ne pas profiter de leur sottise qui accorde à mon nom ce qu’elle refuserait à mon mérite ? Je n’empêche pas les gens d’esprit d’aller vérifier si Joyeuse-Garde est un moulin et non pas un château. Qui sait, d’ailleurs ? ce fut un château avant d’être un