Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/163

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en s’appuyant contre une ruine peinte par Cicéri ? lui répliqua M. Farin de Joyeuse-Garde. Tu ne serais pas charmé de ce spectacle, toi, enfant de la ville à qui Paris a dérobé sa Vénus pour son Louvre ! Tu t’es fait philosophe peut-être, mon cher Paul, à l’école d’Aix, et tu es plutôt de l’avis du père Bouïs qui, dans son vieux langage, dit qu’Arles était « sous la tutelle de la déesse Minerve et du dieu Mars, l’une vierge, l’autre gendarme ; l’une illustre en science, l’autre généreux en guerre ; l’une pour entretenir la paix avec les amis, et l’autre prêt pour se venger des ennemis ; ce qui a fait sortir d’Arles tant de grands docteurs et vaillants capitaines qui ont fait appeler cette ville le séminaire des sciences, et la noblesse plebs martia. » Tu vois que je sais ma royale couronne par cœur ; mais c’est sous les auspices de Minerve que je veux te conduire au sanctuaire de la danse, où tu ne peux te dispenser de venir admirer de près une des plus belles et en même temps des plus sages déesses de notre pays. Te souviens-tu de Mion, avec qui nous avons pris des leçons de