Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/199

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dans un fauteuil, tantôt sur un divan, et puis s’approcher de mademoiselle Maria avec un air familier, mais être chaque fois remis à sa place, non par une hautaine répulsion, mais par cette affabilité qui conserve les distances sans fâcher personne. Paul remarqua l’art avec lequel Maria variait en quelque sorte, par les intonations de sa voix ou l’accompagnement de son sourire, les mêmes paroles du vocabulaire des salons, adressées tantôt à l’un, tantôt à l’autre. Si elle manquait un peu de naturel, trop occupée à représenter, si elle jouait la comédie en faisant la grande dame, c’était pour elle un rôle si bien dans ses goûts et qui lui coûtait si peu d’efforts, qu’elle ne perdait aucune grâce à être digne.

Paul retrouva chez elle le vieux baron de la Roubine : — Mon jeune ami, lui disait celui-ci, je vous félicite de vous être fait présenter ici. Mademoiselle Maria peut former un jeune homme mieux qu’une duchesse… de la nouvelle cour. — Mais quelque aimable que fût le baron, Paul se laissa, sans regret, enlever à sa conversation par M. Bohëmond de Tancarville, qui, lui tendant la main, l’en-