Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/23

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tailleuses (couturières) furent mises en réquisition, sans compter les voisines qui voulurent toutes obligeamment faire au moins quelques points aux cravates et aux jabots du jeune avocat. La maison Ventairon avait l’air d’un grand atelier de couture, et parmi toutes ces rivales d’Arachné la Lydienne, il en était plus d’une qui, tout en disant à M. Paul, pour répondre à ses compliments, qu’il oublierait bientôt les artisanes d’Arles auprès des belles dames de Paris, faisait preuve d’une modestie dont la jalouse Minerve eût été touchée.

Pendant ces quinze jours de préparatifs, ce fut la nouvelle du faubourg de Trinquetaille que ce départ. Qu’on ne s’écrie pas avec ironie : Voilà bien la petite ville, voilà bien le village, où tout fait événement ! Il nous semble qu’un pareil événement devrait intéresser Paris presque autant que la petite ville, depuis que nous avons vu tant de jeunes avocats de notre Midi qui pouvaient dire presque à coup sûr, en faisant leur malle : Je pars pour être chef de parti ou ministre,