Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/26

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que, puisque son amitié avait été calomniée, il croyait lui offrir la seule réparation en son pouvoir, celle de l’épouser dès que les preuves légales de la mort de Maurice seraient arrivées en France. Mais, se disait madame Ventairon, puisque ces preuves ne sont jamais arrivées, et que ma sœur aime à nourrir quelques doutes, ne devait-elle pas respecter plus scrupuleusement encore les soupçons même injustes de l’homme à qui, mort ou vivant, elle aime à conserver ses droits d’époux.

De toutes ces réflexions il s’était formé dans l’esprit de madame Vantairon une sorte d’opinion indécise qu’elle communiqua délicatement à son fils, en lui disant qu’elle attendrait le résultat de ses propres remarques pour savoir à quoi s’en tenir sur certaines médisances importées de Paris à Arles.

Le jour du départ arriva enfin. Tout joyeux qu’il était de voir Paris, le jeune avocat ne put quitter sans larmes, et sa mère, et tous les bons voisins qui l’accompagnèrent à pied, les uns jusqu’au pont de Fourques, les autres au-delà.

Quand sa mère l’eut béni et embrassé,