Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ridicule quand vous saurez le but de ma visite, ou plutôt le piège que je tendais à cette pauvre Julie… et je tremble quand je pense que votre juste refus de vous prêter à une épreuve outrageante pour elle, pouvait me la faire croire coupable. J’aime Julie, monsieur, et j’en suis aimé ; j’ai promis de l’épouser malgré mon père, qui a d’autres vues sur moi. Julie, comptant sur mes serments, que je renouvelle ici devant vous, au moment de vous livrer son secret, Julie me recevait depuis un mois dans sa chambre toutes les fois que je pouvais me glisser le soir dans la maison. Tout-à-coup, elle me prévient que je ne dois plus chercher à la voir jusqu’à ce qu’elle m’écrive, et qu’elle a pour cela des raisons qu’il lui est impossible de me confier. Pendant deux jours je prends patience, puis tout-à-coup ma tête se monte, je me crois trahi, et je fais épier Julie par le portier, qui est dans mes intérêts depuis que dure notre intrigue. Cet homme m’apprend qu’un rival, plus heureux que moi, m’a succédé dans le cœur de Julie. Remarquez, monsieur, que si Julie s’est donnée à moi, je lui ai sacrifié de