Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/416

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ment actuel sera bien compensé, j’espère, par la véracité d’un récit, où une correspondance, qui ne fut nullement destinée à l’impression, s’enchâsse tout naturellement, tantôt textuelle, tantôt légèrement abrégée, jamais falsifiée. Si tous les auteurs de biographies et de mémoires pouvaient en dire autant, il serait enfin permis de croire à la bonne foi des biographes et des historiens.


premier extrait.


Voici ce qu’écrivait à madame Ventairon, sa mère, notre ami Paul, à la date de juin 1832 :

« Ta dernière est pleine de tristesse, ma bonne mère ; quelle est donc cette amie dont tu me tais le nom, qui se meurt et n’a d’autre consolation que de se sentir auprès de toi en mourant ? Je crois le deviner, et si tu m’en parles avec tant de réserve, c’est que tu crains mon indiscrétion auprès de M. de l’Étincelle : tu ignorais en m’écrivant qu’il vient enfin de partir. Avant de me quitter il m’a entretenu longuement de sa fille et de la mère de sa fille ; ce serait ajouter à ta tristesse que de te répéter cet entretien. Je ne puis te laisser ignorer cependant qu’il m’a avoué qu’il ne se fût pas tant hâté de partir dans l’espoir que son Odille reviendrait sur sa résolution et ne voulant pas paraître profiter avec un injurieux empres-