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n’eût pris connaissance d’aucune des multiples éditions de cet ouvrage ; quant à l’Opus novum, le géomètre flamand le cite et le critique.

Ces démonstrations de Statique, conçues à la manière d’Archimède, ne forment point la partie la plus importante des considérations que Cardan consacre à l’équilibre des poids ; autrement graves par leur portée sont les développements qu’il donne à l’axiome d’Aristote ; enrichissant et transformant cet axiome à l’aide des pensées


que Léonard de Vinci a semées dans ses manuscrits, il en fait le Principe des vitesses virtuelles, tel que Galilée l’emploiera, tel qu’il demeurera jusqu’à Descartes.

Commençons par une citation dont nous analyserons ensuite le riche contenu. Voici comment, au premier livre du De Subtilitate, s’exprime Cardan[1], traduit par Richard Le Blanc : « De la balance et de sa mesure. Après ces choses, il faut voir des pois qui sont mis en la balence. Donques une livre [balance] soit, de laquelle la queue soit pendue en A (fig. 13), et la lancette où sont

  1. Cardan, Les Livres de la Subtilité, traduis de latin en françois par Richard Le Blanc. Paris, L’Angelier, 1556, pp. 16 et 17.