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cerne le plan incliné. Dans le De Subtilitate, il n’en aborde pas l’étude. Dans l’Opus novum, il se propose[1] de déterminer la pesanteur d’une sphère mobile sur un plan incliné, pesanteur qu’il croit, selon le principe de Dynamique universellement admis à cette époque, proportionnelle à la vitesse avec laquelle la sphère livrée à elle-même descendra suivant ce plan. Comme cette vitesse, nulle lorsque le plan est horizontal, croît en même temps que l’angle d’inclinaison du plan, Cardan croit pouvoir énoncer la proposition suivante : La pesanteur d’une sphère qui


descend un plan incliné est à la pesanteur de la même sphère tombant en chute libre comme l’angle du plan incliné avec le plan horizontal est à l’angle droit.

Bien que cette solution soit erronée, le passage où Cardan l’expose mérite d’être rapporté ; car il a certainement contribué à suggérer à Simon Stevin d’une part, à Galilée d’autre part, la solution exacte de ce problème célèbre. Stevin, dans sa Statique, cite et discute l’Opus novum de Cardan ; Galilée, lorsqu’il trouva pour la

  1. Cardan, Opus novum, Propositio LXXII : Proportionem ponderis sphæræ pendentis ad ascensum per acclive planum invenire. Basileae, 1570, p. 63.