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néphélococugie
Cornard

Voys-tu en l’air aucun Oyseau qui vienne ?

Genin

Je ne voy rien, ores que je me tienne
Fiché en haut, regardant parmy l’air,
Si je verray quelque Cocu branler.

Cornard

Je suis aussi beant emmy la nuë,
En attendant des Cocus la venue.

Genin

Si ne sont-ilz desmeshuict gueres loing,
Car Jean Cocu se taist, et n’a plus soing
De gringotter sa chanson Cocuante,
Ains accrouppy aux escoutes se plante.

Cornard

Je voy, je voy un Oyseau maintenant,
Qui parmy l’air ses ailles demenant,
Haste son vol, et semble à sa vistesse
Que devers nous sa volée il addresse.
Le vois-tu bien ?

Genin

Le vois-tu bien ? Ouy, c’est un Oyseau
Tout tannelé des couleurs d’un corbeau,
Fauve, cendré à la queuë avalée,
Couverte en long de plume grivelée :
C’est un Cocu, ou je suis grandement
Circonvenu en mon entendement.

Cornard

Nous le sçaurons de Jean Cocu, beau sire,
Qui sans faillir nous le pourra bien dire.