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d’abord en quoi cette victoire diplomatique de la France lui était devenue nécessaire et d’en étudier ensuite la cause occasionnelle et la brillante conclusion.

Les adversaires de la République la rendent volontiers responsable de l’espèce d’éclipse qu’a subie, depuis trente ans, le prestige Français en Orient. Il est vrai que certains de ses ambassadeurs à Constantinople, ont assez largement contribué à ce fâcheux résultat, car à ce poste exceptionnel, on nomma trop souvent des hommes discrets et timorés, aux yeux de qui un front chargé de pensées et une plume élégante et sobre suffisent à constituer le parfait diplomate et qui, par ailleurs, comptent les services qu’ils ont rendus à leur pays par le nombre des affaires dont ils ont pu le tenir écarté. Mais, mieux représentée et mieux servie, la République ne se fut pas moins trouvée en face d’une succession lourde à recueillir. La France, en effet, n’est plus seule en Orient et l’Orient, du reste, est trop vaste pour elle. Elle n’avait aucun moyen d’empêcher l’Allemagne de déployer en Asie-Mineure une féconde activité ; elle ne pouvait défendre Jérusalem contre les diverses nationalités dont les représentants veu-