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de france

des peuples semblait, en effet, condamner à un rapide échec.

Il est juste de remarquer, toutefois, que les circonstances ne furent pas toutes adverses ; il y en eût de favorables au succès d’une entreprise si hardie. En premier lieu, l’attitude de l’Allemagne, faite alternativement de demi-détentes et de brusqueries agressives. M. de Bismarck ne s’est sans doute jamais rendu compte du service qu’il avait rendu à la France en faisant jaillir à l’improviste de menus conflits qui furent pour elle autant d’occasions de mobilisation morale. Si la menace eût été plus fréquente ou plus directe, la guerre eût fini par éclater ; si elle l’eût été moins, le relâchement se fut produit. Le chancelier Allemand sembla prendre à tâche de doser l’excitant pour en tirer le meilleur effet sur l’activité Française. Ce fut, de sa part, une intense maladresse. En second lieu, le caractère scientifique de la préparation à la guerre moderne aida à calmer l’impatience guerrière de l’officier laborieux en rendant pour lui la paix intéressante. Tout ce qui concerne les chemins de fer, les ballons, l’électricité, la mécanique, n’est-il pas maintenant de son ressort ? On peut compter les inventions