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le premier prince chrétien qui décida d’entretenir un ambassadeur près du Sultan et dès lors la création d’une mission s’imposait. Mais encore que les travaux à accomplir fussent multiples : prédications, soins aux pestiférés, aux forçats (parmi lesquels se trouvaient beaucoup d’Européens), le succès ne couronna pas les efforts successifs des Jésuites, des Capucins et des Lazaristes. Des séries d’incendies et de persécutions, les réveils périodiques du fanatisme musulman, l’attitude souvent hostile des Grecs et des Arméniens, enfin — pour tout dire — la protection un peu trop intermittente et saccadée de la métropole ruinèrent des entreprises qui, de plus, manquaient parfois d’adresse et d’à-propos. Quand Bonaparte débarqua en Égypte, les missionnaires français qui étaient demeurés à Constantinople furent emprisonnés et la mission ainsi supprimée ne se reforma qu’en 1816.

Mais alors commença pour le collège de Galata, grâce au zèle infatigable du fameux père Boré dont la science égalait l’ardeur de prosélytisme, une période de prospérité qui a toujours été s’accentuant jusqu’à nos jours. Toutes les autres congrégations bénéficièrent de la haute situation