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la chronique

tige ; on le jugeait inférieur à sa situation. Mais bien vite son audace et sa violence réussirent à s’imposer. Le président n’essaya pas de lutter contre un pareil adversaire ; il se résigna à subir tout ce qui serait exigé de lui et certes lorsqu’il advint par exemple que, par inimitié personnelle, M. Combes exigeât la démission du gouverneur général de l’Algérie, M. Révoil, à la veille de l’arrivée à Alger du chef de l’État, on trouva que sa « résignation » allait un peu loin. D’autres circonstances plus graves et qui seront connues peu à peu, contribueront certainement à atteindre le bon renom gouvernemental de M. Loubet. On lui reprochera d’avoir poussé souvent l’abstention jusqu’à la faiblesse et confondu la neutralité avec l’inertie. Il lui restera néanmoins une auréole mais dont il est juste de faire hommage à ceux qui la lui tressèrent. M. Loubet bénéficia du concours délicat d’une femme intelligente et du talent incomparable d’un grand ministre. Avec un tact, une mesure et une grâce remarquables, Madame Loubet sut faire les honneurs de l’Élysée aux hôtes si divers qui s’y succédèrent sept années durant. Nulle ne poussa plus loin l’art si féminin de se donner du mal sans en avoir l’air