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la chronique

leur. Mais les choses n’en étaient pas restées là et, peu après, le général Picquart avait été promu divisionnaire. M. Clemenceau avait son plan. Il voulait maintenant en faire son ministre de la guerre. L’opinion sursauta à cette nouvelle. Était-ce vrai ? On en doutait. M. Clemenceau ne dit plus rien, laissant circuler toutes sortes de bruits contradictoires, faisant des démarches vaines auprès de MM. Bourgeois, Poincaré et Étienne qu’il savait décidés à se retirer, persistant à offrir à M. Millerand le portefeuille de la Justice après que celui-ci avait déclaré ne vouloir que celui des Affaires étrangères… Finalement on annonça que la liste était complète, que le général Picquart aurait la Guerre et M. Pichon les Affaires étrangères. M. Briand restait à l’Instruction publique, M. Thomson à la Marine et M. Barthou aux Travaux publics, M. Caillaux revenait aux Finances. Les Français s’accoutumèrent assez vite à ce cabinet ; on ne comprend pas bien du reste ce qui avait pu les surprendre dans le choix de M. Pichon, ancien ministre à Pékin, résident général à Tunis et infiniment plus qualifié pour diriger les Affaires étrangères que M. Millerand. Quant au général Picquart, l’étonnement ne tarda pas à faire place