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le roman d’un rallié

Des clubs s’y forment qui organisent des matinées ou des soirées ; les membres du club ont droit d’y convier leurs amis. Un orchestre se fait entendre, un buffet est dressé ; on galope en musique. Parfois même cavaliers et amazones sont costumés et exécutent une sorte de carrousel.

La veille au soir, précisément, une fête de ce genre avait eu lieu. Des ouvriers étaient en train d’enlever les guirlandes de feuillage et les tentures qui entouraient la tribune lorsque Étienne, en avance sur l’heure convenue, pénétra dans le manège. Un des écuyers s’y trouvait, donnant une leçon matinale à un petit Yankee pur sang qui manœuvrait son poney avec une jolie crânerie. Il tourna vers Étienne son regard d’acier et le dévisagea. Ses cheveux frisés, presque roux, s’échappaient d’un béret bleu en tricot posé en arrière de sa tête. « Un futur cow-boy » dit l’écuyer. Étienne s’intéressa : « Vous croyez, dit-il que c’est une vocation sérieuse ? » — « Bah ! répondit l’écuyer, il a le temps de changer d’avis d’ici là et d’ailleurs, quand il sera grand, les cow-boys auront perdu de leur prestige.