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le roman d’un rallié

les menus incidents ; comme si sa mère eût été suffisamment renseignée sur la fin de son séjour aux États-Unis par la dernière lettre, écourtée et banale, qu’elle avait reçue de lui.

De bonne heure, ils remontèrent dans leurs chambres. Étienne était fatigué de sa nuit passée en wagon et bâillait avec une persistance juvénile. Quand il fut rentré chez lui, pourtant, il ne se coucha pas. Il plaça de biais, près des fenêtres, une grande table sur laquelle se trouvait, à côté des livres et des journaux sortis de sa malle de bord et de sa valise, un vase rempli de grosses chrysanthèmes blanches. Il s’assit devant cette table, comme il s’asseyait là-bas, devant son bureau de l’Hôtel Normandy ; puis il tira de son portefeuille une photographie et la regardant, il pleura.

II

La marquise de Crussène avait vu, à vingt-deux ans, une catastrophe effroyable briser sa vie. Le désastre qui s’abattait sur la France la