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le roman d’un rallié

genoux, s’appuya sur ses étriers et sentit la Volonté qui coulait, limpide et calme, dans ses veines.

VI

Albert Vilaret était un self made man. Ses parents — de petits cultivateurs des environs de Rennes — avaient eu sept enfants : il était le sixième et, de bonne heure, avait compris que ses bras seraient de trop dans la ferme paternelle ; du reste, il se souciait peu de les mettre à contribution, non par manque d’énergie ou de santé, mais parce qu’il estimait les travailleurs manuels inférieurs aux travailleurs du cerveau et que, dès lors, il prétendait compter parmi ceux-ci. C’était, chez lui, plus qu’un désir, un véritable besoin de dépasser ceux qui l’entouraient. Dès l’école primaire, il ne pouvait supporter de n’être pas le premier. Il se fouetta jusqu’au sang une fois, parce qu’un prix convoité par lui avait été