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le roman d’un rallié

chemin. Étienne ralentit dans l’espoir d’une auberge où on pourrait lui servir du café chaud. Il y en avait une, en effet, où des ouvriers terrassiers se trouvaient déjà attablés ; ils parlaient un patois morbihannais et avaient près d’eux des pics et des pioches. Les deux jeunes gens se réchauffèrent avidement à un grand feu qui pétillait dans la cheminée de pierre grise ; le café acheva de dégourdir leurs membres. Quand ils repartirent, il faisait plein jour. Un peu au-delà du bourg, la neige cessait : l’ouragan de l’avant-veille n’avait pas soufflé là. La température plus douce, le paysage agréablement varié et surtout le repas réconfortant qu’ils venaient de prendre les mettaient en belle humeur.

À dix heures moins le quart, les sabots de Coquette heurtèrent le pavé des rues de Chateaulin : il y avait un peu plus de cinq heures qu’ils s’étaient mis en route. Étienne s’occupa d’abord de la jument et l’installa confortablement dans l’écurie du meilleur hôtel. Puis il fit servir à déjeuner et entre temps s’enquit des moyens de se rendre au Menhir Noir. Tout ce qu’il savait