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le roman d’un rallié

cette poussière, on distinguait le pérystyle grandiose de la Chambre des Députés, le jardin de la Présidence et la longue façade du Ministère des Affaires Étrangères ; puis soudain, s’élevant en l’air avec la hardiesse d’une fusée, la tour Eiffel surgissait ; et c’étaient ensuite la ligne ondulante des arbres bordant la place avec les deux trouées profondes des Champs-Élysées et de l’avenue Gabriel ; ligne encore grisâtre à peine frangée de vert clair, avec parfois la note éclatante de quelque maronnier précoce, déjà revêtu de sa toilette printanière. Çà et là, la vitre ronde d’un reverbère, les gouttelettes tombant d’une des fontaines, une pique dorée de la grille entourant l’obélisque, le métal luisant d’un harnais, recevant un rayon de soleil, le renvoyaient en étincelles diamantées. C’était un décor de féerie, la silhouette d’une cité aérienne où la vie serait aimable et facile, sans injustices et sans soucis. Étienne pensa à tout l’éclat trompeur de ce spectacle, à ce que ces gazes brillantes recouvraient d’incompréhensible et d’attristant, à tout ce qu’une ville comme Paris renferme d’efforts infructueux,