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le roman d’un rallié

cela venait-il d’une visite faite jadis, vers quatorze ans, au musée de Versailles ? Il se rappelait encore son émotion juvénile en lisant, au fronton du palais de Louis XIV, la belle dédicace inscrite là par l’éclectisme de Louis-Philippe : à toutes les gloires de la France. Dans les galeries, ce qui l’avait captivé et rendu songeur, c’étaient les dernières salles, tout récemment ouvertes, où l’on voyait, pour ainsi dire, l’histoire se bâtir, pierre par pierre. Après Napoléon Ier, après la Restauration, après la monarchie de juillet, voici que la République de 1848 et le second Empire y entraient à leur tour. Il détestait, d’une double haine d’orphelin et de vaincu, « l’homme de Sedan » et, sans savoir pourquoi, il avait été bien aise de le trouver là, comme aussi d’y voir un médaillon de Gambetta mort la veille et sur la tombe duquel les passions du jour menaient encore leur triste sabbat… Mais en rentrant, il s’était gardé de conter ses impressions à sa mère ; il savait qu’elle ne les eût pas comprises et lui-même se sentait incapable de les expliquer et de les défendre par des