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le roman d’un rallié

Le salon renferme encore un ecclésiastique, un général en uniforme et le directeur d’un grand journal parisien qui, très pressé ou feignant de l’être, tire sa montre toutes les dix minutes et la compare d’un air rageur avec la vieille pendule Louis XVI posée, entre deux candélabres du même style, sur le marbre blanc de la cheminée. La pièce a évidemment subi des destins variés. Son mobilier est disparate. Elle est encore à demi tendue de damas broché rouge. Sur le panneau du fond, usé sans doute, on a placé une tapisserie du garde-meuble qui ne suffit pas à le remplir. Les serrures ciselées portent l’aigle impériale et aux angles de la corniche les initiales de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie sont enlacées ; des lampes électriques dont on a même pas cherché à dissimuler les fils s’échappent gauchement des branches du lustre doré.

« Avez-vous pensé à une chose ? dit Étienne à Vilaret, c’est que je suis né le 15 février 1870, et que par conséquent je deviendrai éligible non pas le 1er janvier, mais seulement le 15 février 1895 ». — « Qu’importe ? » — « Eh bien