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le roman d’un rallié

aujourd’hui pour que le chef de l’État puisse être visité même par des monarchistes. Non. J’ai simplement désiré le voir parce que son septennat va finir et que j’ai la certitude qu’il ne se représentera pas ». — « Vous êtes plus avancé que nous, dit le député. Nous n’arrivons pas à connaître ses intentions ; je croirais plutôt qu’il veut rester ; en tous cas, le secret est jalousement gardé et lui-même semble prendre à tâche d’égarer l’opinion par ses paroles et ses actes ». — « Il fait cela par patriotisme, j’en suis sûr ; il veut éviter une agitation stérile et des discussions qui porteraient atteinte au prestige de sa charge ; mais je parierais volontiers que son parti est pris irrévocablement et depuis longtemps ». — « D’où vous vient cette conviction ? » — « Je ne sais pas ; j’accorde que, jusqu’à présent, sa présidence n’a pas eu une allure grandiose ; il n’a rien fait qui révélât en lui un génie supérieur, ni un tempérament héroïque, mais il a fait quelque chose de plus rare et peut-être de plus difficile que d’accomplir des actions glorieuses. Il s’est tellement bien identifié avec ses fonctions que ses