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le roman d’un rallié

précisent et dans le plus grand détail, il revoit la journée des funérailles, le deuil national, Paris se pressant ému sur le parcours de l’inoubliable cortège : aux fenêtres, les drapeaux voilés de crêpe : sur la chaussée, l’énorme déploiement d’armes et d’uniformes et derrière le char funèbre, tout seul, bien en vue, s’exposant avec une crânerie superbe aux coups des assassins dont l’attentat de Lyon a révélé les desseins sanguinaires, le cinquième Président de la République Française, élu de la veille et grandi déjà par le péril présent et par les contacts de l’histoire. Puis Notre-Dame : la vieille basilique assombrie, les trophées tricolores tranchant sur les draperies noires et les hymnes liturgiques roulant autour du catafalque élevé à la place où Napoléon Ier fit sacrer, où Louis XVIII entendit le Te Deum de la Restauration, où Napoléon III crut fonder sa dynastie.… Dans le silence solennel des voûtes monte la prière pour l’éternel repos et les portes lourdes crient sur leurs gonds, livrant au soleil qui resplendit sur le parvis, l’entrée de la nef obscure. De nouveau, le cortège se déroule vers