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le roman d’un rallié

ment. L’œuvre du célèbre historien lui semblait interminable ; il s’en était imposé la lecture afin de connaitre le passé de ce grand pays dont l’avenir l’intéressait. Mais, depuis six semaines, il n’avait pas trouvé le moyen de venir au Capitole plus de trois fois ; il n’était venu à bout d’achever la lecture du tome ii qu’en sautant, çà et là, les passages les plus ardus. Était-ce vraiment la peine d’entamer le tome iii ? Il y en aurait encore cinq après celui-là. Étienne sentit qu’il resterait en chemin. Près de lui, un rayon de soleil tombait obliquement à travers des couches poussiéreuses qui en atténuaient l’éclat ; des piles invraisemblables de livres, de brochures, de journaux s’amoncelaient de tous côtés ; la bibliothèque, trop resserrée dans le local, débordait sur les lecteurs, menaçant de les étouffer. Décidément Bancroft était trop long ; il suffirait de lire un historien moins prolixe ou même d’acheter un petit précis… En attendant, Étienne se mit à compter combien de fois il avait causé avec Mary Herbertson depuis son arrivée à Washington. Cet enfantillage ayant porté le der-