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l’école monge à éton

jouait au cricket… Mais la « great attraction » était sur la rivière elle-même, où se préparait une expédition nautique par les soins de lord Ampthill, qui joint à ses fonctions de président de l’Eton Society, celles plus importantes encore de capitaine des bateaux, captain of the boats. Les rameurs de bonne volonté étaient nombreux pour répondre à son appel, l’on s’arrachait aimablement les jeunes Frenchmen ; ceux-ci ont vu de leurs propres yeux comment on rame dans un outrigger à banc mobile, et je pense qu’ils se sont pris d’enthousiasme pour un sport que, pour ma part, je n’hésite pas à placer en tête de tous les autres. Je compte donc sur leurs récits pour répandre parmi vous un peu de cet enthousiasme… Personne, d’ailleurs, ne résista à l’entraînement, et nous descendîmes, M. Bedorez et moi, dans un canot dont M. Godart prit le gouvernail… Après tout, cela ne changeait rien à ses habitudes : n’est-il pas le pilote de cette grande embarcation qui s’appelle l’école Monge, et quel est le récif qu’il ne sache éviter de son coup de barre à la fois souple et vigoureux ?

Ce même soir, un dîner réunit à Windsor les collégiens anglais et français : des invitations, au nom du directeur de l’école Monge, avaient été distribuées à la hâte à ceux qui nous avaient donné, depuis le matin, un si parfait échantillon de la cordiale hospitalité britannique ; tous, malheureuse-