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technique des exercices sportifs

l’autre. La nature impose la première[1] mais la réflexion suggère de ne pas négliger la seconde ; de leur connaissance naît une escrime variée et entraînante, un peu fantaisiste, prompte aux coups doubles, plus vigoureuse mais sensiblement moins fine que celle du fleuret ou de l’épée.

Cette escrime, la canne en présente comme un raccourci préparatoire à condition toutefois que l’arme utilisée soit rigide et non mince et flexible comme un jonc ; il y aurait peu à en dire si l’on ne devait signaler les nouveautés enseignées par le professeur Pierre Vigny, de Genève, concernant la garde et certains coups utilitaires[2]. De la rapière et du bâton, il ne paraît pas opportun de parler ici.

Les différentes formes d’escrime armée présentent un inconvénient au point de vue de l’hygiène, celui du costume qu’elles imposent ; il y faudrait du moins remédier par une aération renforcée, à défaut de plein air complet. Or les salles d’armes sont, par tradition, des endroits clos et souvent resserrés où l’air ne pénètre qu’à grand peine. ▬ Une dernière question à propos de l’entraînement dans le vide ; il n’est jamais à recommander aux débutants et, pour les autres, ne doit être employé que devant une grande glace permettant à l’œil de contrôler tous les

  1. Placez un bâton dans les mains d’un inexpert ; il va faire du sabre instinctivement ; jamais il ne fera de la pointe.
  2. Voir la Revue Olympique de mai 1912. Dans le système Vigny, le bras gauche est en avant comme s’il tenait un bouclier et le bras droit levé en arrière brandit l’arme au-dessus de la tête ; un changement brusque de garde s’opère au moment où l’arme s’abat sur l’adversaire.