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technique des exercices sportifs

caractéristique physiologique de l’équitation réside dans la position du cavalier. Entre l’homme à pied qui repose perpendiculairement sur le sol et l’homme à cheval qui s’appuie latéralement sur l’animal existe une différence telle qu’elle supposerait chez le second une structure autre que chez le premier. À défaut d’une structure spéciale, il faut une adaptation, donc une préparation gymnique spéciale. Cette préparation visera à obtenir avant tout la fixité des cuisses et des genoux, la souplesse des reins et du tronc, et l’indépendance des bras. Or si les rênes sont remises entre les mains de l’élève avant que ce résultat gymnique n’ait été obtenu[1], il adviendra que l’élève prendra immanquablement un point d’appui sur la bouche du cheval, ce qui est à l’origine de toutes les mauvaises habitudes et demeure, même pour des cavaliers expérimentés, la cause de la plupart des accidents. ▬ Le manège par sa forme, son exiguïté relative et sa routine fatale n’a pas un meilleur effet sur le cheval qu’il transforme en un très mauvais précepteur. Le cheval de manège se signale en effet, d’une part par sa facilité trop grande à exécuter certaines choses auxquelles il est habitué et de l’autre, par son obstination extraordinaire à n’en pas faire d’autres qui ne rentrent pas dans le cadre habituel de ses exercices. D’où résultent pour l’élève : dans le premier cas, des illusions sur ses talents et, dans le second, une lutte

  1. C’est pourquoi les meilleurs écuyers d’autrefois préconisaient la leçon à la longe. À défaut de cette solution devenue peu pratique et trop coûteuse, on pourrait recourir à la leçon couplée (voir la Gymnastique utilitaire, p. 57) ; voir aussi dans les Leçons de Gymnastique utilitaire ce qui a trait à la gymnastique équestre préparatoire.