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pédagogie sportive

pour laquelle il faut l’intervention d’un doucheur, a pris un caractère de plus en plus médical ; la seconde, d’installation facile, se répand bien qu’avec une lenteur inexplicable ; à l’heure actuelle, il ne devrait pas y avoir une école, une caserne, une usine qui n’en fussent pourvues. Quant au bain de pleine eau (mer, lac, rivière), il est handicapé par une série de préjugés anciens et fortement enracinés : celui de la saison d’abord, celui de la latitude ensuite et encore celui de la réaction[1]. Il faut citer les « rari nantes » d’Italie, les organisateurs des matchs de la Serpentine à Londres et de la coupe de Noël à Paris, enfin et surtout les Scandinaves parmi les bons ouvriers de la lutte contre ces préjugés. Ils prouvent victorieusement chaque année qu’il n’est point de saison absolue pour le bain de pleine eau de l’homme bien portant non plus que de latitude et que, d’autre part, la réaction dépend de l’organisme dont elle mesure la puissance et non de la température extérieure. — Ceci dit, il convient d’observer que l’hydrothérapie est un agent des services duquel on ne doit jamais abuser. Mettant à part les lavages et les savonnages dont l’athlète principalement ne risque point de faire abus, il lui sera recommandé de résister à la tentation de se procurer plus d’une réaction hydrothérapique par jour. Bien entendu, le bain-douche n’est pas visé par cette prescription mais le tub à l’eau froide ou à l’eau très chaude[2] doit être considéré comme provoquant la dite réaction. Faut-il envisager tous ces soins donnés au corps comme un souci de décadence ? Un

  1. Voir la Revue Olympique de septembre 1907.
  2. Voir la Revue Olympique de mars 1914 à propos de l’Hydrothérapie japonaise.