Page:Pierre de Coubertin - Pédagogie Sportive, 1922.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
104
pédagogie sportive

adulte) qui s’entraînent à un sport sans vêtements y progressent plus vite que celui qui s’entraîne vêtu ; est-ce en raison de l’aisance absolue, de la possibilité complète d’extension assurées à leurs mouvements ? La chose n’est pas encore très claire mais le fait est là, que confirment déjà de multiples expériences.

Il ne faut pas confondre l’aérothérapie avec l’héliothérapie ; le bain de soleil proprement dit relève de la médecine ; c’est un remède violent avec lequel on ne doit pas plaisanter et dont les effets peuvent être nocifs ; le bain d’air au contraire, qu’il soit pris dans l’air ensoleillé ou bien dans l’air nocturne, convient (avec quelques précautions d’accoutumance et à condition de n’y point demeurer immobile) à toute personne bien portante et surtout à tout athlète.

On s’étonnera peut-être de ne pas trouver ici de conseil ou de préceptes précis relatifs à l’alimentation. C’est bien une question d’hygiène sportive mais qui a conduit à beaucoup d’errements. D’un côté, on s’est disputé entre « carnivores » et « végétariens ». Vers 1907, une sorte d’épreuve-expérience a eu lieu à Berlin. Un cross-country mit aux prises des concurrents appartenant aux deux catégories. Les végétariens s’enorgueillirent de leur victoire et du fait que parmi les vainqueurs figuraient un homme de 31 ans et un autre de 28. Mais en différentes circonstances la revanche semble avoir été prise. Nous ne voyons aucun intérêt à cette querelle. Il paraît tout simple qu’il y ait des athlètes végétariens et si l’humanité en arrive quelque jour à ne se nourrir que de légumes et de pâtes, il est fort possible qu’elle ne s’en porte pas plus mal. Un second aspect de la question, du point de vue sportif, c’est l’alimentation très spéciale à laquelle, à l’exemple de l’Angleterre, on a cru long-